Il faisait bon pour sortir le scooter, se dit lin en levant la devanture de son petit commerce. Il découvrit son véhicule dans l’état lamentable habituel.

Tout l’intérieur était dans l’état lamentable habituel. Mais c’était parti pour un tour.

Il accélerait au feu, faisait des figures de rodeo, faisait grincer les anciens dans leurs champs ou leurs voitures, et sourire les enfants. C’était une roulée paisible et plus tard ce soir, il allait prendre de quoi finir ses jours.

Son magasin allait être saisi et les personnes qui lui sont les plus proches ne se retourneront pas vers lui. Sa propre mère était là pour encaisser ce qu’il gagnait, mais se retournera contre lui car il avait fauté sur quelques factures non déclarées.

Il se força à s’arrêter au seul feu croisé depuis quinze minutes mais en redémarrant, il ne vit pas le vélo traverser.

« C’est un full carbone à 45k Dong Vietnamiens ! » S’écria la fille sur la selle qui n’était même pas tombée.

Lin ne savait pas comment un vélo pouvait prendre un tel choc sans faire tomber le cycliste, que des vélos pouvaient couter 45K dong Vietnamiens. Mais le mépris et la colère aux yeux de cette bobo pitoyable, le rendirent fou de rage. Puis cette fille, 22 ans tout au plus, allait parfaitement bien et ne savait rien de ce qu’il endurait lui ce jour, lui qui avait pourtant à peu près le même nombre d’années.

Il ne lui demande pas comment elle va, puis au diable cette fille sûrement étudiante alors que lui trimait et aussi sa mère qui lui prend ce qu’il gagne, puis au diable tout le monde.

il va tout quitter ce soir.

il descend de son scooter fumant, pousse la cycliste hors de sa monture qu’il prend dans ses mains peut-être au départ pour le vérifier mais surpris par sa légèreté, il se décide de briser le vélo en deux au la fourche déjà pliée. Il y mit toute ses forces et rugit au même temps comme le cinglé de son village qui buvait du Saké dès 5h du matin.

Il fut certain que la jeune fille allait prendre ses jambes à son cou mais au lieu de ça, il reçut un coup au visage. Elle était forte et lui par terre. Il ne comprit comment que quand il vit qu’elle tenait à sa main une clé, sûrement un outil pour son vélo pourri. Non comme lui, elle avait un casque qu’elle enleva à ce moment où il était par terre, avant de secouer la tête pour dégager ses cheveux de son visage.

Il se surprit à penser qu’elle était vraiment jolie, mais il pensait plus fort à la douleur.

– Je m’appelle Yun et tu vas passer une sacrée après midi en ma compagnie. Tu vas me faire monter sur ta mobylette et on va aller voir la police. Je passais une très mauvaise journée. Mon père quitte ma mère. J’ai volé son voiture pour découvrir ensuite qu’il s’en fichait. Il n’a même pas attendu pour la récupérer. Il ne tient à rien. il s’en va avec une riche comme lui qui habite l’Amérique. Mais ce vélo est à ma mère, est sans lui elle ne voudra plus sortir et on a plus les moyens de lui en prendre un autre.

Lin avait encore la joue endolorie quand il se leva. il ne dit pas un seul mot quand elle se mit devant pour les conduire tous les deux à la police. Mais sur le chemin, elle lui raconta plus de choses. Il lui parla aussi du commerce, de sa mère qui l’exploite lui et ses freres et soeurs, de ce scooter qu’il aimait comme sa mère à elle aimait le vélo qu’elle resté caché, en 2 morceaux, entre les buissons.

Quand ils arrivèrent au commissariat, elle ne s’arrêta pas . Ils passèrent juste devant.

Récit | L’envol

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