Comment veux-tu que je regarde ailleurs ?
Alors que tu trembles et que tous te pointent le corps.
Pourquoi s’y faire s’il y a de quoi s’éveiller
Tu ris, tu pleures, tu me tournes le dos pourtant tu sais me veiller
Ici, c’était la première ville, c’était la seule comme crible
Savoir s’armer, rendre compte, ce ne sera jamais pour elle
C’était chez elle qu’on a su nous reconnaître, dans cette place couleur pastel
On entend de notre lit les cornes de brume
Et en face de la fenêtre, une falaise d’écume
On est jeunes mais on est vieux à deux d’amertumes
On sait tenir le silence longtempssans que ce soit gênant de se taire
Le silence entre deux est très beau s’il sait se faire
Mais aujourd’hui tu parles de pays profond, de Rodez et de Clermont
Ils ne me disent rien, aucun vague n’y frappe et aucune fois je m’y confonds
Tu dis que tu ne te reconnais pas ici mais c’est là que le soleil et la lune se sont tenus
Tu penses à d’autres couleurs que le pastel, d’une verdure pour moi saugrenue
Car oui, je suis de l’autre rive mais je tiens à rester près de cette rive
Entends moi et je t’entends, vois-moi comme je te vois, regarde comme on est naïfs
Moi naïve de croire que tu resteras, toi naïf de pense que je te suivrais quand tu t’enfuiras
Je me lance, je me cogne, tu te bas, tu saignes
Il n’y a rien dans notre ville ou quotidien qui s’éteigne
Pourtant à la place Pastel, ce soir chacun ira faire son reigne