Sa valise dehors sur notre parking, comme un bagage abandonné. Une image vue du balcon que je pris en photo pour la lui envoyer. J’éclatai d’un rire hystérique puis je pleurai. C’était comme une scène de film de drame au pauvre scénario.
J’expérimentai non pas encore l’envie de tuer, mais un souhait de mort certain pour cette personne. Je le haïssais plus que n’importe qui au monde. Pourtant je ne savais pourtant même plus clairement pourquoi on se quittait. Chacun voulait rester. Chacun savait que l’autre aimait encore. Mais une fierté empêchait la réalité. J’avais dit plus de mal que ce que je ne pensais vraiment, car au début, je n’en pensais vraiment pas. Puis on s’est trouvés en train d’agir selon nos mensonges, histoire de prouver le mal qu’on avait dit. L’espoir était de ne plus être amoureux à force de le prétendre. Nier qu’on se projetait et qu’on avait envie d’années ensemble.
Dehors était sa valise alors que l’appartement j’y restais seulement dans l’espoir de le voir arriver. Déni et merdier, comment se faire du mal à force de s’aimer était notre histoire.
La prudence contre les fortes attentes, je serais restée avec quelqu’un que j’aimais moins mais pas lui. Affaire de prudence contre l’amour fou. L’entente fusionnelle est danger. Je l’aimais beaucoup trop et j’allais l’aimer encore plus de jour en jour. Il ne fallait pas rester.
Rien qu’à le regarder lire ses bouquins, j’en crevais. Je l’aimais trop pour pardonner le doute. Il fallait être sûrs ou ne plus rien tenter. Il fallait fuir cet homme pour le potentiel de mal possible contre moi.
Un an pile poil aujourd’hui, mais l’emménagement était en un jour. Un seul jour plus intense que sept ans de couple. Et depuis ça continue. Chaque jour depuis un an était une météorite dont l’écrasement émerveille mais chaque jour il fallait en ramasser les dégâts. Le couple envié qui devait s’écraser de toute façon vue la vitesse. Les gens avaient raison. Cette photo qui montre comment on se regarde qui avait presque fait le tour du monde. Je voudrais qu’on me regarde comme ça, on commentait avec un cœur.
Non, je ne veux pas qu’on me regarde comme ça. Je ne regarderai plus personne comme ça car je ne le reverrai plus. Je préfère quitter, haïr, souhaiter la mort, et regarder plutôt cette valise sur le parking de mon balcon.